Japon – Août 2018

Problématique

De nombreuses études ont fait état des effets néfastes de l’exposition des enfants aux médias. On compte parmi ces effets des retards du développement cognitif, de l’hyperactivité et des troubles de l’attention. Les symptômes de ces enfants imitent parfois les troubles du spectre autistique (TSA). Cette étude se penche sur le cas d’un garçon exposé aux écrans précocement qui a été diagnostiqué d’un trouble de l’attachement.

Méthodologie

Ce garçon unique né à terme de parents japonais se développe normalement jusqu’à l’âge de 18 mois. A l’âge de 5 ans ses parents remarquent que parfois il ne réagit pas. On pose le diagnostic d’épilepsie frontale sur le tracé EEG et les signes d’épilepsie disparaissent après trois mois de traitement par Dépakine. Mais, en plus de l’épilepsie, il souffre d’autres problèmes de comportement qui rappellent les symptômes du TSA : l’enfant est incapable d’établir un contact visuel, est hyperactif, a des retards de langage, ne répond à aucune question, ses seules paroles compréhensibles sont de répéter ce qu’il entend sur les écrans.

Son score de 37 au test « Childhood Autism Rating Scale » (CARS) le place dans le groupe « autisme sévère ».

Le traitement mis en place consiste à le soustraire à tout contact avec les écrans et à encourager les parents à le faire jouer d’une autre manière (pâte à modeler, faire des chatouilles, courir après son père dans le parc, etc…).

Résultats et conclusions

Après deux semaines sans écran, le jeune garçon est capable d’établir un contact visuel, raconte comment il joue avec ses parents, parvient à écouter les autres et à s’asseoir tranquillement.

Après deux mois sans écrans, son score de CARS passe à 26,5 ce qui le place dans le groupe non-autiste (score normal inférieur à 29).

L’exposition précoce aux écrans peut affecter les relations parents/enfants et donc l’attachement, avec le risque de développer une variété de troubles des relations sociales et du comportement dont les symptômes ressemblent à l’autisme.

Il est important de reconnaitre ces symptômes pour poser un diagnostic correct et offrir une prise en charge adaptée en vue de modifier de façon significative les symptômes en un temps relativement court.

Étude réalisée par : 

Yurika Numata-Uematsua, Hiroyuki Yokoyamab, Hiroki Satoa, Wakaba Endoa, Mitsugu Uematsua, Chieko Naraa, Shigeo Kurea Chonchaiya, Prapasri Nuntnarumit, Chandhita Pruksananonda